> Enjeux de l'organisation des JO de Pékin 2008

La désignation de Pékin en 2001 pour l’organisation des JO de 2008, provoqua dès le début un torrent de contestations.  

Dans les pays occidentaux, de nombreuses ONG critiquèrent l’attribution des JO à la République Populaire de Chine. Elles estimèrent le pays inapte à représenter les valeurs de l’Olympisme. Ensuite, elles soulignèrent le non respect des droits de l’homme dans ce pays. Ce concert de protestations, insista sur la répression exercée envers les minorités ; comme par exemple celle du Tibet. 

 

L’opposition aux Jeux Chinois se manifesta également lors du parcours de la flamme olympique. Des incidents se produisirent dans de nombreuses villes. A Londres, San Francisco ou encore Paris des cortèges d’opposants se réunirent. La banderole de Reporters Sans Frontières appelant au boycott des Jeux illustra très bien ces vives indignations.  Puis, la question de la pollution en Chine engendra d’houleux débats. Les ONG environnementales dénoncèrent le danger encouru par les athlètes dans un pays où les conditions atmosphériques sont calamiteuses. 

 

Au moment de prendre sa décision, le CIO décida de ne pas rentrer dans le débat politique. Le président,  Jacques Rogge,  rappela d’ailleurs que le CIO n’est « ni une organisation politique, ni une organisation militaire ». Il réaffirma de plus les principes fondamentaux de l’organisation : « Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexes ou autres est incompatible avec l’appartenance au Mouvement Olympique. ». 

 

La Chine approuva, évidemment ces paroles. Ces JO furent pour elle l’occasion de consacrer aux yeux du monde la montée en puissance de leur pays. Elle voulut faire de cet évènement sportif une vitrine dans laquelle le monde entier pourrait l’admirer.

> Qu'est-ce qu'un boycott?

Le boycott ou boycottage consiste à rompre tous liens avec une personne, un groupe, un pays, une marque… Le plus souvent, il est utilisé comme moyen de pression non-violent pour que cesse un comportement jugé offensant.

En quoi consisterait le boycott des Jeux Olympiques ?

 

Il existe plusieurs degrés « de boycott ». Le plus radical consisterait pour un pays à interdire à ses athlètes de concourir. Moins dur : le boycott de la cérémonie d’ouverture des Jeux, durant laquelle les sportifs défilent dans le stade derrière leur drapeau, sous les yeux des dirigeants du monde entier. Reste le boycott politique : quand les chefs d’Etat étrangers décident de ne pas faire le voyage, pour montrer leur désaccord.   

 

 

D’où vient l’idée du boycott Pékinois ?

 

Dès 2001, quand Pékin à été désigné la ville olympique, reporters sans frontière, une  organisation de défense de la liberté de la presse a appelé au boycott, sans être beaucoup entendue. Ce n’était pas tant le Tibet qui préoccupait alors ces militants que l’absence de liberté d’expression en Chine, où des dizaines de journalistes sont emprisonnés. Quand la violence a éclaté au Tibet, la voix des défenseurs des droits de l’Homme a soudain eut un gros écho dans les médias du monde entier. RSF a d’ailleurs déployé sur la Tour Eiffel une banderole représentant des menottes en forme d’anneaux olympiques.

Quelle est l’efficacité d’un boycott ?

 

A partir de 1984, il devient difficile pour les nations d’interdire à leurs athlètes de ses rendre aux Jeux tant ces-derniers sont devenus puissants et universels. Chacun vient participer à la fête et les absents ont tort. Ils sont plus pénalisés qu’ils ne pénalisent par leur absence le pays hôte. Ils peuvent par ailleurs être exclus des Jeux Olympiques à venir, par le CIO. Pour  être une arme efficace, le boycott doit être généralisé et de longue durée, sans quoi il se retourne contre ceux qui l’utilisent. 

 

Que peut faire le Comité international Olympique ?

 

C’est lui qui décide, seul, de confier à une ville l'organisation des Jeux : il a donc un pouvoir énorme. En 2001, le CIO faisait ce cadeau à Pékin, en se gardant de poser beaucoup de questions sur les droits de l’Homme. Quoi de plus normal : le CIO n’est pas un groupe de militants, c’est une entreprise de 115 personnes qui veillent à faire de l’Olympisme un business en or ! Et la Chine ? Ce sont 1,3 milliards de consommateurs à conquérir pour les multinationales qui sponsorisent le CIO. Alors pour se justifier les membres du CIO répètent qu’ils ne font pas de politiques et ne peuvent faire pression sur les dirigeants chinois. Pourtant, les drapeaux et hymnes nationaux s’affichent à chaque remise de médaille : la politique est bien présente dans les Jeux.

 

Qu’en est-il du sport ?

 

Il est pris en otage. L’écrasante majorité des athlètes vivent de leur sport, et les JO sont l’évènement qu’ils préparent pendant des années. Toutefois, ils ne sont pas consultés sur le choix de la ville organisatrice ; mais on les presse de prendre position sur le boycott. A titre de comparaison c’est comme si on demandait à un ouvrier d’Airbus de démissionner de son travail parce qu’un pays, ne respectant pas les droit fondamentaux de l’Homme achète des avions à son patron…