> Les Jeux de Berlin, vitrine du totalitarisme nazie

Les Jeux Olympiques de Berlin, en 1936, sont le symbole le plus frappant de l’instrumentalisation politique du Sport.  En 1931, Le CIO confia à la République de Weimar l’organisation de la XIe Olympiade. Celle-ci ne pouvait en aucun cas prévoir l’effroyable tournure politique allemande. De plus, elle devait en quelque sorte « compenser » l’annulation des Jeux de 1916 en raison de la 1ère Guerre Mondiale, attribués à Berlin. Ces Jeux devaient illustrer  l’apaisement international.  De plus, P. de Coubertin s’était porté « caution morale », il déclara admirer « intensément » le nouveau leader Allemand ; sans savoir qu’il venait de succomber aux ruses d’Hitler. Il permit la promotion d’une Allemagne pacifique et tolérante. Quant au célèbre journal américain, le New York Times, il a, à cette époque certifié que ces jeux avaient ramené l’Allemagne dans le « concert des nations ».  Le régime a construit une véritable façade extérieure,  tout en favorisant la propagande interne. Il a tenté de camoufler la violence politique raciste, à l’instar des formules antisémites sur les panneaux  provisoirement enlevés, ainsi qu’une diminution notable des messages agressifs dans les journaux. Ces Jeux ont donc obligé le régime à « soigner son image et à marqué une pause dans la mise en œuvre de sa politique raciste ». 
 Organisés du 1er au 16 août 1936, ces olympiades ont permis le triomphe personnel d’Adolf Hitler.   Celui-ci a levé des fonds considérables, pas moins de 20 millions de marks, pour glorifier son idéologie. Ensuite il a ordonné la retransmission à la télévision des compétitions et la réalisation de Film tel que « les dieux du Stade » de Leni Riefenstahl.  A cette période, le nazisme magnifiait les corps, les prouesses physiques et les exploits sportifs. En somme, la supériorité raciale allemande. Il se considérait en effet comme l’héritier de la culture « aryenne » de l’Antiquité classique. Joseph Goebbels, le ministre de la propagande,  déclarait : « la seule tâche des sports allemands est de renforcer les caractères des allemands. »

Par  ailleurs, une politique d’Aryanisation fut mise en place dans toutes les organisations sportives allemandes dès 1933 : « le sport allemand est fait pour les Aryens (…) ; La direction de la jeunesse allemande appartient tout entière aux Aryens et non pas aux juifs. » De la même façon, de nombreux sportifs furent préalablement exclus en raison de leurs origines juives ou tsiganes, comme par exemple d’Erich Seeling (boxe), Johann Rukelie (boxe), Daniel Prenn (tennis) et Gretel Bergmann (saut en hauteur).  A contrario, l’escrimeuse demi-juive Hélène Mayer a été autorisée à représenter l’Allemagne. De la même manière Wolfgang Fûrstner est devenu le directeur du village olympique, malgré ses origines juives.

Face à ce régime totalitaire, les contestations, articles de journaux  et les boycotts ne se furent pas attendre. Les Etats-Unis, à l’origine de ces protestations, ne mirent cependant pas leurs menaces à exécution.  Des Jeux alternatifs à Barcelone « Olympiades populaires » ou « contre JO nazis » furent contre toute attente crées. Malheureusement l’inauguration n’aura pas lieu à cause de soulèvements militaires franquiste, le 18 et 19 juillet 1936.  
En dépit de toutes ces controverses, les Jeux ont enregistré un record inédit du nombre de pays participants : 49 ! 

 

 

 

Jesse Owens, trouble-fête 

 

 

Jesse Owens est un athlète noir américain de 23 ans, qui remporta 4 titres olympiques en athlétisme. Il affronta lors d’un duel serré de saut en longueur l’allemand Lutz Long. Vainqueur de cet affrontement, il détruit à lui seul la théorie de la supériorité de la race Aryenne d’Hitler. De surcroît, l’athlète allemand l’enlace, image forte dans l’antre de la bête nazie ;  sous les yeux du Führer.  L’obtention de 89 trophées par L’Allemagne nazie met fin à cette onzième édition des Jeux Olympiques.