> Jeux Olympiques sur fond de corruption

Les JO de Rio ne représentent pas exclusivement un évènement  sportif. Ils sont même avant tout politique : c’est la considération d’un pays sur la scène internationale. L’objectif de l’ex président Lula : que les JO permettent de faire comprendre à la population mondiale, à l’opinion publique internationale que le Brésil est en train de devenir non seulement un acteur global dans les années à venir mais aussi un géant sportif car il y a une corrélation entre les succès économiques et les résultats sportifs. Lula l’avait d’ailleurs remporté face à Barack Obama qui défendait la candidature de la ville de Chicago.

De l’espoir…

Le 1er janvier 2003, Luiz Inacio Lula da Silva, ancien ouvrier métallurgiste remportait les élections présidentielles. Porté par la promesse de changements radicaux, cet homme de grand charisme allait se révéler un politicien hors normes. En 2 mandats, il est parvenu à entraîner son pays sur la voie de la prospérité et de la reconnaissance internationale. II a sorti 40 millions de personnes de la misère grâce à ses programmes sociaux profitant du boom du prix des matières premières. Lorsqu’il quitta ses fonctions le 1er janvier 2011, auréolé de gloire, Lula laissait un pays profondément transformé à son successeur, Dilma Roussef.

… à la désillusion 

Les ennuis de Dilma Rousseff ont commencé avec le scandale de corruption Petrobras , la compagnie pétrolière nationale, qui a éclaboussé le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 13 ans.
Le scandale a éclaté en mars 2014 avec des révélations sur un système généralisé de pots-de-vin versés depuis une dizaine d’années par les principales entreprises de BTP du Brésil à des responsables de la compagnie pétrolière en échange de contrats.


Une partie de cet argent a également été reversée au PT.  Dilma Rousseff, elle-même, a été longtemps à la tête du conseil d’administration de Petrobras mais n’avait, jusque là, jamais été visée par aucune accusation directe. 


Son prédécesseur à la présidence, le charismatique Lula da Silva,  est quant à lui inculpé pour corruption et blanchiment d’argent.


Contre toute attente, il fut nommée chef de cabinet par sa dauphine.  C’est en effet une place garantissant un rôle de premier rang mais surtout un bouclier contre une possible mise en détention puisque les ministres ne peuvent pas répondre pénalement de leurs actes devant le Tribunal suprême fédéral. L’annonce de son entrée au gouvernement, a été perçue par les médias comme une provocation, voire un coup d’Etat. Des millions de Brésiliens furieux sont aussitôt descendus dans la rue. 
Quelques jours plus tard, un enregistrement extrêmement compromettant fit entendre Dilma Rousseff déclarant à Lula qu’elle allait lui faire parvenir son "décret officiel" de nomination afin qu’il puisse "s’en servir en cas de nécessité". Un enregistrement suggérant que la nomination de Lula avait bien pour objectif de lui éviter la prison. Malgré le scandale, Lula prend ses fonctions. Mais le gouvernement brésilien fait immédiatement appel de la suspension de sa nomination .


En avril dernier, les députés brésiliens ont voté, à une écrasante majorité, en faveur d’une destitution de la présidente; soutenus par l’opposition accusant le gouvernement d’avoir maquillé les comptes publics. De nombreuses voix s’élevaient également contre sa sa gestion économique du pays, et son éventuel rôle dans le scandale pétrolier.


Suspendue de ses fonctions le mois suivant, Dilma Rousseff a dénoncé un « coup d’Etat » et des accusations injustes, sans toutefois réussir à convaincre l’opinion publique. 
Finalement, c’est son vice-président et désormais rival Michel Temer, qui prend la tête du pays et forme un gouvernement.

Problème : il est lui aussi soupçonné de corruption.  Aujourd’hui encore, l’incertitude politique paralyse le pays.