> Regards croisés sur les Jo de Rio

Pour la première fois de l’histoire, les Jeux Olympiques d’Eté se sont déroulés en Amérique Latine, et pour la troisième fois dans l’hémisphère Sud après ceux de Melbourne en 1956 et ceux de Sydney en 2000. 

Le Brésil a été désigné pour accueillir les Olympiades en septembre 2009 par le CIO. Il a ainsi voulu reconnaître un  peuple qui progressait  tant au niveau économique que social et par la même occasion,  prouver que l’organisation des JO n’est plus l’exclusivité des pays riches. Pour Rio, ces Jeux furent un symbole de fierté et un moyen d’être reconnu par les autres pays.  La coupe du monde de football en 2014 et les JO d’été en 2016 sont le fruit d’une extraordinaire volonté de renforcer la puissance Brésilienne au niveau régional et mondial. 

 

> Zoom sur un pays au potentiel extraordinaire

Le Brésil possède la 5ème superficie au monde, une population de 200 millions d’habitants, ainsi que d’immenses ressources naturelles, l’hydrocarbure et le pétrole.  Il est également parvenu à se hisser parmi les plus grandes puissances économiques mondiales, occupant à ce jour la septième place.  

 

En effet, depuis les années 1990,  le gouvernement du « Géant de fer » a mené une politique de rigueur budgétaire, afin conserver la confiance des marchés. Il s’est également ouvert aux échanges internationaux, et a engagé un massif défrichement de l’Amazonie, devenant aussi « la ferme du monde ».


Lorsque le Brésil a obtenu l'organisation des JO, en 2009, le pays faisait alors partie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique-du-Sud), des étoiles montantes, dont la croissance dopait l'économie mondiale.  Depuis, certains se sont définitivement imposés comme des poids lourds, à l'instar de la Chine. Qu’en est-il aujourd’hui pour l'économie brésilienne ?

 

 


 

> La Fin du Miracle économique

Au milieu des années 2000, les chiffres de l’économie au Brésil dépassaient les 5 % chaque année. Mais depuis 2015, le cours des matières premières n’a pas cessé de chuter, plongeant le pays dans une profonde récession. D’après l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) en 2016, le PIB brésilien a diminué de 4,3 %. C’est la plus forte baisse enregistrée depuis 25 ans.  En 2016, le pays n’est toujours pas parvenu à sortir de la récession. 


Le chômage a donc lui aussi augmenté. En 2015,  9 % de la population active ne trouvait pas d’emploi, contre 6,5%  en fin 2014. En même temps que le chômage grimpait, le salaire moyen, lui chutait. Il s’élevait à 498 euros, en 2016. Renforçant encore un peu plus, les inégalités. Il existe un véritable abîme au Brésil entre les riches et les pauvres. Quant en Europe l’écart de richesse va de 1 à 5, au Brésil, il est de 1 à 100. A Rio, 25 % de la population vit dans des bidonvilles : les favelas.  La misère la plus profonde côtoie la très grande richesse.  


La dette, quant à elle, explose atteignant 66,5 % du PIB.  En cause : la corruption qui freine les rentrées fiscales et le déblocage de plusieurs programmes financés par l’Etat, qui avaient été gelés au moment du scandale ayant abouti à la destitution de Dilma Rousseff.

Le Brésil, un pays si riche, si inégalitaire,  si hédoniste,  si joyeusement sombre est en fait est un géant au double visage. Son paysage de carte postale faisant rêver hier,  s’oppose aujourd’hui vous l’avez compris à la réalité d’un dur quotidien.


 

Pollution de la baie

 

Pour autant, les promesses faites lors de l’attribution des Jeux à Rio en 2009, de dépolluer de 80 % les eaux de la baie n’ont pas été respectées.

 

Cliquer ici pour en savoir plus

 

 Rio sécurisé

Sur les 5 premiers mois de 2016, 2083 personnes ont été tuées dans la capitale : cela représente une augmentation de 14 % par rapport à 2015.

 

 Cliquer ici pour en savoir plus