> Médias, poumons de l'Olympiade
Le couple médias-JO est lié par un mariage d’amour. Les dieux du stade passionnent petits et grands. A l’évidence, c’est aussi un mariage de raison. Les Jeux Olympiques font lire les journaux, écouter la radio, regarder la télévision, commenter sur les réseaux sociaux.
Entre argent et visibilité, les Jeux Olympiques sont devenus la poule aux oeufs d’or. Et ça, les médias l’ont bien compris !
C’est en 1924 que débute la médiatisation de cet évènement international. 700 journalistes sont alors réunis pour les épreuves des olympiades à Paris. Ces-dernières sont alors commentées pour la première fois à la radio.
Les Jeux de Berlin, en 1936, restent la première démonstration de l’impact médiatique des Jeux. Les productions culturelles à effet de propagande, bénéficiant d’un fort relais médiatique y furent nombreuses : affiches publicitaires ou encore films comme "les Dieux du stade de Leni Riefenstahl".
Affiche du film "les Dieux du stade de Leni Riefenstahl".
L’année 1960, quant à elle, marque une nouvelle étape décisive. En effet, c’est à partir des Jeux Olympiques de Rome que la plus grande partie du continent européen bénéficie de la transmission télévisée des compétitions. Concernant les États-Unis, le Canada et le Japon, une cassette est dépêchée quotidiennement par avion et permet une diffusion avec seulement quelques heures de décalage. Quelques semaines plus tard, les images sont transférées sur film et diffusées en Asie, Afrique, Océanie et en Amérique du Sud.
4 ans plus tard, l’utilisation d’un satellite permet d’assurer une couverture mondiale. Celui-ci permet la diffusion d’image avec seulement quelques secondes
de décalage. Le stade devient dès lors, une enceinte virtuelle pouvant contenir des millions de spectateurs. Les Jeux Olympiques sont définitivement entrés dans une autre dimension.
De nos jours, la qualité de l’ image atteint des sommets. Le ralenti illustre parfaitement les prouesses techniques réalisées. Le spectateur peut suivre les moindres gestes d’un athlète. Nous pouvons également citer les caméras placées sous l’eau, qui permettent de suivre l’évolution des nageurs.
Cette couverture sportivo-médiatique, toujours plus performante, a de facto augmenté le nombre de téléspectateurs. Ils étaient près de 4,7 milliards en 2008, lors des JO de Pékin; dont 2 milliards pour la cérémonie d’ouverture. Autre chiffre impressionnant, quelque 21 000 journalistes ont été accrédités pour les jeux de Londres. L’impact de ces Olympiades est désormais exceptionnel.
Ils sont devenus une vitrine sans pareil pour le pays organisateur, autant qu’une manne financière énorme. Effectivement, les chaînes de télévision majoritairement américaines achètent les droits de diffusion des Jeux. Ils constituent environ la moitié des revenus du Mouvement olympique. Alors qu’ils s’élevaient à 1,2 millions de dollars en 1960, le diffuseur américain NBC a du déboursé près de 4,38 milliards de dollars en 2016. Les JO : un business ultra lucratif.
Toutefois, la politique du CIO favorise les télévisions les moins riches, puisqu’elle les autorise à retransmettre les Jeux Olympiques. De cette façon, la majorité des téléspectateurs a la possibilité d’en profiter.
Au cours du dernier siècle, l’histoire d’amour JO-Médias n’a pas cessé de s’intensifier. L’engouement croissant pour cet évènement est tel que les médias prennent peu de risques en investissant dans les JO. Les médias ont donc réussi a donner à ce rendez-vous quadriennal une portée universelle.
Gaëlle Houeto, Clémence Le Vay. Tous droits réservés.
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